VIE AVEC LE VIH : Comprendre les préoccupations de vie des personnes vivant avec le VIH

By relaisvihprevention  

Enquête internationale « Positiv perspectives » initiée par le laboratoire pharmaceutique ViiV Healthcare.

Plus de 1 111 personnes vivant avec le VIH dans neuf pays y ont répondu : Australie, Canada, Etats-Unis, Autriche, France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni.   (7 personnes en France, 140 en Allemagne, 160 au Royaume-Uni et 327 personnes aux Etats-Unis.

L’enquête avait pour objectif  de mettre en évidence les aspects psychosociaux liées à l’infection par le VIH, la satisfaction des personnes vivant avec le VIH concernant leur traitement anti-VIH, la communication entre le professionnel de santé et la personne vivant avec le VIH (autrement dit, la relation soignant-soigné) Ce sont 75 % d’hommes, 24 % de femmes et 1 % de personnes trans  qui y  ont répondu.La tranche d’âges la plus représentée est celle des 35-49 ans. 49 % des participants-es ont été diagnostiqué avant 2006  (549 personnes). pour 40 % des personnes entre 2006 et 2014 et 11 % (119 personnes) entre 2015 et 2016.

Concernant le moment du diagnostic de nombreuses personnes vivant avec le VIH  le jugent difficile. Les résultats montrent que les personnes diagnostiquées il y a plus de dix ans (549 personnes dans cette étude) disent avoir bénéficié de moins de soutien lors du diagnostic que celles diagnostiquées plus récemment. Pourtant près d’un quart des personnes diagnostiquées en 2015-2016 n’ont reçu aucun conseil ou soutien psychologique de la part de leur médecin au moment du diagnostic. Par ailleurs, seulement 45 % des personnes vivant avec le VIH se sont tournées vers un proche pour un soutien affectif après le diagnostic.

Le poids toujours fort de la stigmatisation : 82 % des personnes vivant avec le VIH ont connu une forme de stigmatisation liée à leur séropositivité au cours des douze derniers mois : le VIH continue d’être associé à la discrimination et à la stigmatisation, les personnes concernées craignent de faire état de leur statut sérologique, des personnes ont perdu des amis, des membres de leur famille après avoir dévoilé leur séropositivité. Seulement trois personnes vivant avec le VIH sur dix se « considèrent ouvertes à propos de leur statut VIH », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de difficultés à parler de leur séropositivité à d’autres personnes.

Traitement : un accès plus rapide : le temps d’initiation du traitement a été réduit sur ces dernières années. Les 88 % des personnes diagnostiquées récemment avaient pu accéder aux traitements dans les six mois suivant le diagnostic tandis que  41 % des personnes diagnostiquées depuis plus de dix ans avaient débuté les traitements plus tard.

98 % des répondants sont sous traitement anti-VIH : 87 % annoncent être très satisfaites ou satisfaites de leur traitement, dont 56 % très satisfaites.

La principale raison d’un changement de traitement est la réduction de la fréquence ou de la sévérité des effets indésirables pour 42 % des personnes.

De plus, 72 % des personnes sous traitements sont préoccupées par les effets à long terme des médicaments anti-VIH. D’ailleurs, 62 % des personnes disent être ouvertes à un allègement ou une simplification de traitement (moins de comprimés) à la condition du maintien d’une charge virale indétectable. Les auteurs-es expliquent que la réduction des effets à long terme et la mise en place de traitements à action prolongée pour réduire la fréquence de prise sont jugés comme les critères les plus importants par les personnes vivant avec le VIH.

Enfin, dans le domaine des relations soignants/soignés. Les participants-es de l’étude indiquent à 94 % se sentir très ou plutôt en confiance. Il n’en demeure pas moins un net décalage entre ce déclaratif et la pratique. En effet, l’étude indique que si 72 % des personnes sous traitements ARV sont préoccupées par les effets à long terme des traitements anti-VIH, 26 % n’ont pas abordé cette question avec leur médecin.

Cette enquête confirme le besoin de progrès nets en matière de lutte contre les discriminations et le besoin d’un accompagnement plus performant à l’annonce du diagnostic. Reste à savoir comment. C’est sans doute une des limites de la synthèse de l’étude de ViiV Healthcare : confirmer avec des données récentes le constat, mais ne pas faire de propositions innovantes.

 

 


Laisser un commentaire

*
*